En 2013, Xavier Niel nous a dit : « dans 1 an, soit vous aurez levé des fonds, soit vous aurez arrêté ». Cela fait plus de 10 ans, on n’a jamais levé, on est rentable et on a l’avenir devant nous. Ces 10 dernières années, les levées de fonds ont semblé constituer un critère de réussite en soi. Beaucoup d'entrepreneurs en reviennent, parce qu'ils ont levé sur des modèles qu'ils n'ont pas réussi à rentabiliser ou parce qu'ils sont fatigués de la pression de leurs actionnaires. Alors, après 10 ans de médiatisation de la levée de fonds comme success story par nature, j’ai envie de 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐝𝐢𝐫𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫𝐪𝐮𝐨𝐢 𝐜'𝐞𝐬𝐭 𝐫𝐢𝐜𝐡𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐫𝐞́𝐞𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐩𝐫𝐢𝐬𝐞 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐢𝐧𝐯𝐞𝐬𝐭𝐢𝐬𝐬𝐞𝐮𝐫𝐬.   💰 𝐎𝐧 𝐬𝐨𝐢𝐠𝐧𝐞 𝐧𝐨𝐬 𝐦𝐚𝐫𝐠𝐞𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐯𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧. Nos deux objectifs sont de payer toute l'équipe correctement et de travailler dans la sérénité. La croissance du chiffre d'affaires n'est donc pas un objectif en soi. Pour vivre de notre passion, chaque contrat doit nous rémunérer dignement. 🎨 𝐎𝐧 𝐚𝐩𝐩𝐫𝐞𝐧𝐝 𝐚̀ 𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐛𝐞𝐚𝐮𝐜𝐨𝐮𝐩 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐩𝐞𝐮. Quand tu as peu d'argent, tu soignes tes investissements. La première année, on s'est fait financer 3 salons par des grands comptes. Côté bureaux, on a co-créé un collectif d'artisans et d'artistes à Aubervilliers pour créer nos propres locaux dans une ancienne miroiterie. On était bien loin des loyers du marché et on s'est créé un écosystème inspirant de peintres, sculpteurs, menuisiers... 🎥 𝐎𝐧 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐢𝐛𝐫𝐞 𝐝'𝐢𝐧𝐯𝐞𝐬𝐭𝐢𝐫 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐚𝐫𝐠𝐞𝐧𝐭 𝐨𝐮̀ 𝐥'𝐨𝐧 𝐯𝐞𝐮𝐭. On est très exigeant avec nous-mêmes d'un point de vue financier parce qu'on a un équilibre à préserver. Mais notre entreprise a une mission, créer un potager tous les 1000 pas et on a besoin d'avoir la liberté de projets créatifs qui servent cette mission. Nous avons réalisé par exemple un décor pour le film Gagarine : l'histoire d'un jeune homme qui réenchante sa cité, en créant notamment un potager dans un appartement abandonné. Je souhaite qu'un jour on produise des films, des expositions ou des livres qui parlent de la nature en ville. 🐌 𝐎𝐧 𝐚 𝐚𝐩𝐩𝐫𝐢𝐬 𝐚̀ 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐭𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐨𝐧 𝐬𝐞𝐫𝐚 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐥𝐚̀ 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝟏𝟎𝟎 𝐚𝐧𝐬. S'autofinancer, c'est l'apprentissage de la patience mais j'aime la philosophie des temps longs. Je pense qu'on ne réussira notre révolution que tel un chêne qui s'enracine doucement.   𝐁𝐢𝐞𝐧 𝐬𝐮̂𝐫, 𝐢𝐥 𝐲 𝐚 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐝𝐢𝐟𝐟𝐢𝐜𝐢𝐥𝐞𝐬, on s'est mal payé pendant longtemps et il faut pouvoir l'assumer. Je ne dis pas qu'il ne faut pas lever de fonds, mais je recommanderais de toujours se demander comment faire le maximum avec le minimum. Un entrepreneur à succès nous a dit un jour : "chaque contrat signé est une levée de fonds". J'aime cette approche du financement. Photo avec Charles de La Boulaye, binôme de cette grande aventure, 2014, année de création de Ciel mon radis